Frères et soeurs dans le Christ, cette année encore, à la Pentecôte, nous fêtons la venue de l’Esprit saint. Cinquante jours après Pâques, il est venu au coeur des apôtres, au coeur de l’Église. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Nous disons que Dieu est Père, Fils et Esprit. Père, on veut bien : on voit ce que c’est un père, même sans nous arrêter à l’image du vieillard barbu assis sur un nuage. Fils, cela va encore puisque nous savons que Jésus a réellement vécu et qu’il parlait à son Père. Mais l’Esprit ! Nous avons bien quelques représentations (le vent, le souffle, la colombe, les langues de feu…), mais cela ne suffit pas toujours à le connaître. Faut-il avoir fait explicitement l’expérience de l’Esprit pour en parler ? À moins que le plus souvent, nous n’en vivions sans le savoir…
Le Christ a tenu promesse. Il nous avait promis de nous envoyer son Esprit pour être avec nous. J’aime savoir que nous ne sommes pas seuls dans le combat de la foi, dans le combat de la vie. Ainsi l’Esprit saint serait à nos côtés ? En gardant un certain bon sens spirituel, il est possible de lire certains grands événements à la lumière de son action. Mais c’est d’abord dans le quotidien des jours qu’il est à l’oeuvre.
L’Esprit saint, à chaque instant, encourage la vie ; il surprend, il conforte, il invente ; il met des couleurs, de la lumière et du souffle, là où tout semble (être) terne, obscur et figé. Ce n’est pas pour rien qu’avec la fête de la Pentecôte, nous retrouvons le temps liturgique ordinaire : c’est le temps de l’Esprit qui travaille en profondeur, silencieusement, nos terres intérieures, celles de l’Église et du monde, et prépare les résurrections de demain.
Il nous reste à l’accueillir jour après jour. J’aime ce qu’écrivait Jacques Guillet, jésuite bibliste, vers la fin de sa vie :
« Comment parler de l’Esprit sans le défigurer ? Comment espérer fixer sur un cliché celui qui est déjà loin quand on s’est avisé de sa présence ? Tout ce qu’on peut faire, c’est de se tenir
prêt, c’est de savoir qu’il peut surgir d’un instant à l’autre, de se rendre assez léger, assez libre, à la fois disponible et attentif, pour être capable de se laisser emporter par son élan. On ne
demande pas à l’Esprit son identité, on ne vérifie pas son signalement, on tient sa porte ouverte pour qu’il s’engouffre ».
Rendons grâce à notre Dieu pour le don de six nouveaux baptisés et de deux premières communions. À tous, bon accueil de l’Esprit saint ! Belle et sainte fête de Pentecôte !
Paix à vous !
Père Augustin, curé de la paroisse