Les catholiques ont leur mot à dire sur les débats de société qui animent l’actualité nationale. Ce site reprend certains d’entre eux.

A partir de la confrontation entre l’Évangile et les différentes manières de vivre selon les époques, s’est élaborée peu à peu au cours des âges, ce qu’il est convenu d’appeler une pensée, une doctrine sociale de l’Église.
Elle apparaît comme une sagesse qui actualise l’Évangile et offre des repères au service des hommes et femmes d’aujourd’hui. En ce sens sa tache n’est jamais achevée. L’Église scrute en permanence les signes des temps, elle observe de l’intérieur de la société les sujets les plus complexes, elle tente de discerner ce qui respectera le mieux le dessein de Dieu et la dignité de la personne humaine.

La Conférence des Évêques de France propose une page très complète des sujets de société intéressant les chrétiens de France.
https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/

LE PAPE A MARSEILLE : « Notre devoir d’humanité pour les migrants » (septembre 2023)

Dans un discours fleuve de clôture des Rencontres méditerranéennes à Marseille, le pape François a avancé plusieurs pistes pour sortir de la crise des migrants en Méditerranée et a appelé à un « sursaut de conscience pour
prévenir le naufrage de civilisation ».
Le pape a prononcé un long discours, pour la clôture des Rencontres méditerranéennes, dans lequel il a, comme attendu, longuement évoqué la question migratoire. François a présenté 8 propositions pour sortir de la crise.
1) Réinitialiser notre logiciel sur la Méditerranée
La première demande du pape est de changer notre regard sur une Méditerranée souvent perçue comme une mer de séparation. Il a répété sa crainte de voir se transformer « la Méditerranée, berceau de la civilisation, en tombeau de la dignité ». « La Mare nostrum est un espace de rencontres : entre les religions abrahamiques, entre les pensées grecque, latine et arabe, entre la science, la philosophie et le droit, et entre bien d’autres réalités », a rappelé le pontife de 86 ans. Il a assuré que la Méditerranée n’était pas en soi « une question conflictuelle, mais une réponse de paix ».
2) Admettre que c’est un phénomène durable
Alors que les côtes italiennes font actuellement face à des records d’arrivées de migrants, le pape a déploré la fermeture de certains ports. « Deux mots ont résonné », s’est-il attristé : « invasion » et « urgence ». Le pape s’est voulu ferme : « Ceux qui risquent leur vie en mer n’envahissent pas, ils cherchent hospitalité ». Il a par ailleurs balayé d’un revers de la main le caractère conjoncturel de cette crise : « Quant à l’urgence, le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps ».


3) Que l’Europe prenne ses responsabilités
Le pape a alors appelé à une réponse européenne pour gérer ces difficultés « avec une sage prévoyance ». Il a pointé du doigt les déséquilibres économiques structurels entre les rives de la Méditerranée. « D’un côté, règnent l’opulence, le consumérisme et le gaspillage et, de l’autre, la pauvreté et la précarité », s’est attristé le pape. Il a rappelé, comme le pape Paul VI, les « trois devoirs » confiés aux nations les plus développées : « Devoir de solidarité, c’est-à-dire l’aide que les nations riches doivent apporter aux pays en voie de développement ; devoir de justice sociale, c’est-à-dire le redressement des relations commerciales défectueuses entre peuples forts et peuples faibles ; devoir de charité universelle, c’est-à-dire la promotion d’un monde plus humain pour tous ». Le pape a aussi averti que le critère principal dans cette crise ne pouvait être le maintien de son « bien-être » mais bien « la sauvegarde de la dignité humaine ».
4) Assurer un « grand nombre » d’entrées légales et durables
Pour éviter le trafic et « l’exploitation des êtres humains » que le pape a qualifiés de « fléaux », le chef de l’Église catholique a expliqué que la solution n’était pas de « rejeter ». Au contraire, il s’agit « d’assurer, selon les possibilités de chacun, un grand nombre d’entrées légales et régulières, durables grâce à un accueil équitable de la part du continent européen, dans le cadre d’une collaboration avec les pays d’origine ». Et le pape de prédire encore : « Fermer les portes pour « se sauver » se transformera demain en tragédie ».
5) Intégrer « oui », assimiler « non »
Le pape a opéré une distinction entre l’assimilation des migrants et leur intégration. Cette dernière est difficile, a-t-il reconnu, mais « elle prépare l’avenir qui, qu’on le veuille ou non, se fera ensemble ou ne sera pas ». L’assimilation au contraire est « stérile » car elle « ne tient pas compte des différences, […] fait prévaloir l’idée sur la réalité et compromet l’avenir en augmentant les distances et en provoquant la ghettoïsation ». Ce phénomène finit par engendrer « hostilité et intolérance », a prévenu le pape.
6) Favoriser la circulation des étudiants en Méditerranée
Pour faire de la Mare Nostrum un « laboratoire pour la paix », le pape François a aussi tourné son regard vers la jeunesse et le réseau des universités méditerranéennes. Il s’est réjoui que sur les 35.000 étudiants présents à Marseille, 5.000 soient étrangers. Par ces rencontres, a-t-il souligné, « on abat les préjugés, on guérit les blessures et on conjure des rhétoriques fondamentalistes ». (…)
7) Être « scandaleusement évangéliques »
En conclusion de son discours de près de 35 minutes, François s’est adressé plus spécifiquement aux chrétiens qu’il ne souhaite pas voir « en deuxième position en matière de charité ». Leur confiant « l’Évangile de la charité » comme « magna charta de la pastorale », le pape leur a donné comme modèle saint Charles de Foucauld (…). « Dans ce style de vie scandaleusement évangélique, l’Église retrouve le port sûr auquel accoster et d’où repartir », a-t-il promis. Sortant de ses notes, il a demandé que l’Église ne soit pas une « douane » mais une « porte d’Espérance pour les découragés ». Aleteia (24/09/2023)

FIN DE VIE : l’appel des évêques à la fraternité (mars 2023)

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié, mardi 28 mars, un nouvel appel à « l’aide active à vivre » alors que la Convention citoyenne sur la fin de vie a achevé ses travaux le 2 avril et en a présenté les résultats au président de la République.
« Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité ». Alors que les évêques de France étaient réunis à Lourdes en Assemblée plénière jusqu’au 31 mars, le Conseil permanent de la CEF a souhaité réaffirmer, mardi 28 mars, son engagement pour « l’aide active à vivre ».
Ce n’est pas la première fois que l’épiscopat s’exprime sur le débat en cours sur la fin de vie. À plusieurs reprises, les évêques français ont rappelé fermement leurs convictions et suivent avec attention les travaux de la Convention citoyenne lancée sur le sujet en décembre 2022.


« Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant mais significatif des soins palliatifs, affirme le Conseil permanent dans son texte. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants ».
« Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté », poursuivent les évêques.
Déjà en novembre, dans une longue lettre pastorale, intitulée Ô Mort, où est ta victoire ?, les évêques de France se sont adressés avec solennité aux catholiques alors qu’un nouveau débat national sur la fin de vie s’engageait. « Qu’on le veuille ou non, écrivaient-ils, le choix individuel du suicide assisté ou de l’euthanasie engage la liberté d’autrui, convoqué à réaliser cette “aide active à mourir”. Il brise de façon radicale l’accompagnement fraternel prodigué ; il transforme profondément la mission des soignants ». En septembre 2022, c’était avec une tribune dans le journal Le Monde que les évêques intervenaient dans le débat. Ils plaidaient pour une « aide active à vivre », plutôt que pour une « aide active à mourir ». Ils appelaient aussi à développer l’offre de soins palliatifs et à ne pas traiter les questions relatives à la fin de vie « sous la pression ». Particulièrement engagé sur ce sujet, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, auditionné début février, avec des représentants des cultes, par la mission d’évaluation de la loi Claeys-Leonetti, mise en place par l’Assemblée nationale, s’est aussi élevé contre une légalisation de « l’aide active à mourir ». Dans un entretien à La Croix, publié lundi 20 février, il assurait que « provoquer la mort » n’avait « rien à voir avec le soin ».
Source : La Croix (Anne-Quitterie Jozeau – 28/03.2023)

FAUT-IL RASER DES ÉGLISES ? (février 2023)

Début janvier, sur le plateau de France 5, Roselyne Bachelot a évoqué la nécessité de « raser certaines églises » qui ne présentent, selon elle, « aucun intérêt notoire » sur le plan patrimonial. Des propos très durs qui ont cependant le mérite de mettre les catholiques – et les non catholiques – face à leurs responsabilités.
(…) À ce jour, aucun inventaire précis du patrimoine religieux en France n’est disponible. On dénombrerait 100.000 édifices religieux, tous cultes confondus (catholiques, orthodoxes, protestants, juifs, musulmans…), actifs ou inactifs. Parmi eux, la France compte, selon la Conférence des évêques de France (CEF), plus de 42.000 églises et chapelles. Une infime partie de ces dernières bénéficie du label « Monument Historique » (attribué à 15.000 édifices religieux sur les 100.000) qui confère, au monument protégé, un statut juridique spécifique conduisant à une obligation d’entretien, grâce à la reconnaissance de son intérêt historique, artistique et architectural. Les églises labellisées peuvent bénéficier, à ce titre, de subventions complémentaires à celles de leur commune, qu’elles soient départementales et régionales.

En somme, ces églises sont protégées de telle sorte qu’il est presque impossible de les détruire.
Les propos de Roselyne Bachelot sur les églises « sans intérêt » concernent donc la deuxième catégorie d’églises, dites non protégées. Celles-ci ne dépendent que des subventions communales. Depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État, ce sont les communes qui sont propriétaires des églises bâties avant 1905. L’Église de France quant à elle, n’est propriétaire que des églises bâties après cette date. À ce jour, plus de 40.000 églises appartiennent aux collectivités publiques. Dès lors, il appartient aux seules communes d’assumer les travaux de réfection et d’entretien des églises non protégées, qui sont leur
propriété. Tout dommage résultant de l’absence de travaux engage la responsabilité de la commune. Or, beaucoup de maires se retrouvent dans l’impossibilité de financer les travaux de leurs églises qui deviennent rapidement inaccessibles pour des raisons de sécurité et fermées par arrêtés de péril. (…)
Un certain nombre de ces églises est effectivement en danger de disparition. D’après un rapport d’information mené en 2022 par les sénateurs Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon, 2.500 à 5.000 églises sont menacées d’être abandonnées, vendues ou détruites d’ici à 2030. Cette déréliction du patrimoine religieux est, selon le rapport, une conséquence de la déchristianisation de la France, associée à un manque de moyens et à la désertification rurale. En 2016, la Conférence des évêques de France recensait, quant à elle, 255 églises communales ou diocésaines désaffectées ou vendues depuis 1905 ; et
2.190 églises démolies depuis 1905, dont la majorité a en fait été reconstruite, notamment lorsqu’il s’agit de propriétés communales. Pour éviter la destruction, les communes n’ont d’autre choix que de se tourner vers la Fondation du Patrimoine, organisme privé dont les aides reposent sur les dons défiscalisés.

Mais il est évident que les catholiques ont un rôle à jouer, pour ne pas dire un devoir, dans l’œuvre de transmission de l’héritage religieux qui est le leur. Des fidèles se mobilisent déjà pour sauver leurs églises ou même les calvaires de l’oubli. (…) Et avec seulement deux ou trois personnes, il est possible de créer une association pour la sauvegarde d’une église : c’est cela qui permet de dialoguer avec le maire et de montrer que l’église d’un village n’est pas déserte. Benoît de Sagazan, directeur de l’Institut Pèlerin du Patrimoine, estime qu’il faut « développer la culture de l’entretien dont la santé du patrimoine religieux dépend ». « Il s’agit même d’un enjeu missionnaire pour l’Église », déclare-t-il. Les églises doivent selon lui s’appuyer sur trois piliers : la transcendance, le rassemblement et le service du bien commun. « Si elles répondent à ces trois objectifs, elles vivront, et la question de leur existence ne se posera même plus. Les églises n’ont pas vocation à demeurer des vestiges du passé ». Le problème ne réside donc pas dans la notion d’intérêt. Les églises ont l’intérêt que les paroissiens ou les citoyens leur donnent. Or, beaucoup d’églises occupent le centre du village sans que quiconque ne vienne en pousser les portes. Nous avons beaucoup d’églises. Mais nous avons aussi beaucoup d’églises sans catholiques. C’est donc bien la valorisation du patrimoine qui permettra sa préservation, et la passivité qui entraînera sa perte. Sans que l’État ni les collectivités territoriales n’abdiquent devant cette tâche qui leur incombe, c’est aussi à chaque catholique français de redonner aux églises leur vocation première : celle d’élever les âmes.
Source : Aleteia (Cécile Seveirac- 3/02/2023)

UN AN APRÈS LE RAPPORT SAUVE (octobre 2022)

Le rapport de la Ciase a provoqué un électrochoc dans l’Église de France, mettant en lumière l’ampleur des abus sexuels sur mineurs et personnes vulnérables. Depuis, des structures ont été créées au service des victimes et un débat ouvert dans le catholicisme français sur la culture qui a conduit à ces abus.

Il y a un an, le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, la Ciase, présidée par Jean-Marc Sauvé remettait officiellement son rapport sur les abus sexuels sur mineurs à la Conférence des évêques de France et la Corref, la Conférence des religieux et religieuses de France, ses commanditaires. Fruit de plus de deux ans et demi d’enquête, ce rapport a fait l’effet d’une déflagration, mettant en lumière l’ampleur des violences sexuelles subies au sein de l’Église catholique depuis des décennies. Il faisait notamment état de 330 000 mineurs abusés dans des contextes ecclésiaux dont 216 000 victimes d’abus commis par une personne consacrée (prêtre, religieux, diacre ou religieuse), en France depuis 1950.

Le premier constat est l’établissement d’un mal « à caractère systémique », ce que les évêques reconnaîtront quelques semaines plus tard à Lourdes, lors de leur assemblée générale. Une assemblée qui sera marquée par la demande de pardon des évêques, à genoux. Au lendemain de la publication du rapport, le pape François avait tenu à s’adresser aux victimes et aux responsables de l’Église de France, évoquant « le temps de la honte ». Le rapport Sauvé dressait également une liste de 45 recommandations pour les responsables de l’Église catholique, notamment un renforcement des mécanismes de contrôle interne ou une plus grande place faite aux laïcs dans la vie de l’Église, afin de rompre avec une « culture cléricale » qui aurait pu favoriser l’abus.

En un an, plusieurs structures ont vu le jour, fruit de cette réflexion. En janvier dernier naissait par exemple l’Inirr, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, chargée de répondre aux demandes de réparations des victimes. À ce jour, plus de 1 000 demandes lui ont été adressées. Il est venu s’ajouter au Fonds de solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs, le Selam, chargé de recueillir des fonds pour l’indemnisation des victimes. Si certaines victimes déplorent le travail encore trop lent de la justice et si certaines voix catholiques sont même allées jusqu’à délégitimer le travail scientifique de la Ciase, un nouveau processus irréversible semble s’être ouvert dans l’Église de France sur la nécessité d’enraciner « une culture de la vigilance » et de répondre le mieux possible à la douleur des victimes.

Source : Vatican News (5/10/22)

SUR NOTRE DIOCESE : EN PARLER, C’EST PROTEGER

Pour prendre soin les uns des autres et veiller à ce que l’Église soit vraiment une maison sûre pour tous, nous devons agir et agir ensemble. Des outils et des supports de communication : affiches, carte, charte de bientraitance… sont mis à la disposition des paroisses, des services et des mouvements du diocèse. Ces documents sont disponibles : – en versions imprimées sur demande à l’évêché,

  • en téléchargement sur www.catholique95.fr
    Contact : Sylvie Quagliaro – sylvie.quagliaro@catholique95.fr

DÉBAT SUR LA FIN DE VIE : le retour (septembre 2022)

Nous y voilà. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022, le débat sur la fin de vie aura lieu. Et ce, dès octobre, a annoncé l’Élysée le 13 septembre. Le même jour, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) faisait connaître son avis sur le sujet. Le texte très nuancé considère, pour la première fois, la possibilité d’une aide médicale à mourir, à certaines conditions strictes. « Concilier deux principes fondamentaux a guidé notre rédaction », pose Alain Claeys, corapporteur, « la solidarité envers les personnes les plus fragiles et le respect de leur autonomie ».
Ainsi, le CCNE insiste sur l’impérative nécessité d’allier renforcement des soins palliatifs et respect de certains critères éthiques, si la loi évoluait. Considérant satisfaisant le cadre posé par la loi Claeys-Leonetti de 2016 qui prévoit la possibilité d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès pour quelqu’un à qui il reste quelques heures ou jours à vivre, l’instance estime qu’un accès à une assistance au suicide pourrait être ouvert aux personnes majeures atteintes de maladies incurables, entraînant des souffrances réfractaires, dont le pronostic vital est engagé à moyen terme (quelques semaines ou mois).
Notre mort nous appartient-elle ? Face à cette question, le CCNE souhaiterait être une « boussole ». Une boussole qui pointe vers un débat public. Huit de ses membres ont néanmoins exprimé une « réserve ». Ils entendent que certains pré requis soient déjà effectifs avant que puisse être discutée une évolution législative : mieux connaître les dispositifs législatifs ; garantir un accès aux soins palliatifs et un accompagnement pour toute personne en fin de vie ; analyser les demandes d’aide à mourir en France et à l’étranger, afin d’en évaluer la motivation et les impacts sur les proches et la société.

« Leur souffrance doit être soulagée, mais leurs appels expriment aussi leur besoin de relation et de proximité. L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre, plutôt que l’aide active à mourir ? » ont réagi les évêques français dans une tribune parue dans Le Monde le 16 septembre.
Une convention citoyenne aura à se prononcer. Elle constitue la clé de voûte du dispositif qui prévoit aussi une invitation à mener un travail transpartisan lancée aux parlementaires et des sous-groupes réunissant soignants et associations d’usagers et de patients. Sans savoir comment seront orchestrés ces travaux parallèles, ni quelle suite sera donnée aux réflexions de la convention citoyenne – voie parlementaire ? Référendum ? –, les espaces de réflexion éthiques régionaux, sociétés
savantes, associations se mobilisent dans toute la France. « Cela va être l’occasion de dire et de redire que l’on envisage de faire une nouvelle loi alors que la précédente n’est pas appliquée », annonce Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). « Jusqu’à présent, la loi envoie un message de solidarité que nous, soignants, portons auprès des patients, au nom de la société : « Vous comptez pour nous et on va tout mettre en oeuvre pour vous soulager ». Si on décide ensemble que le message s’oriente vers l’autonomie : « Chacun décide pour lui-même et
cela ne regarde pas les autres », son impact sur les personnes fragiles sera très fort. Non seulement le changement sera important pour ces personnes, mais aussi pour les soignants. Si nous ne sommes plus là qu’en notre nom propre, notre rôle sera plus difficile ».(…)
Source : Le Pèlerin (Délia Balland – 21/09/2022)

MAL-LOGEMENT : RAPPORT DE LA FONDATION ABBE PIERRE (février 2022)

Heureusement qu’ils sont là ! Mercredi 2 février, la Fondation Abbé Pierre a présenté son 27ème rapport sur le mal-logement en France, en dressant le bilan du quinquennat, en diffusant un entretien vidéo avec le Président Macron et en invitant les candidats à l’élection présidentielle (sauf ceux de l’extrême droite) à présenter leurs préconisations. Le logement prenait enfin sa juste place dans la campagne et j’en étais un spectateur engagé.

C’était au Palais des Congrès face aux bénévoles, aux donateurs, aux professionnels et aux politiques, les responsables de la Fondation Abbé Pierre ont présenté leur rapport. L’insurrection de la bonté lancée en 1954 par l’abbé est tristement d’actualité. Encore 300 000 personnes sans abri, encore 4,1 millions de mal logés, et 2 millions en attente d’une HLM. Le nombre de logements sociaux ne dépasse toujours pas les 100 000 par an, alors qu’il en faudrait au moins 150 000. Emmanuel Macron défend sa stratégie de concentration des bailleurs sociaux, mais ceux-ci ont vu les dotations d’Etat diminuer et ont ralenti l’effort de construction. Du côté de la demande, la Fondation déplore les coupes subies par les bénéficiaires des Aides au logement, mais reconnait le bon lancement de la politique du « Logement d’abord », qui facilite la sortie des hébergements d’urgence, néanmoins en forte progression à la faveur de la crise sanitaire. En 5 ans, 300 000 personnes ont pu être sorties de la rue et accompagnées vers un logement en dur. Mais c’est encore très insuffisant et la Fondation constate, comme toutes les associations, le doublement du nombre de personnes sans abri en 10 ans. Et même si les expulsions des locataires ont été suspendues pendant la crise du COVID, elles n’ont pas cessé dans les bidonvilles et les squats, sans solution de logement durable. Il faut rappeler que le logement d’urgence en hôtel perdure parfois pendant des mois voire des années et coûte bien plus cher qu’un logement social type HLM.

« Il est donc urgent de redonner des perspectives », insiste la Fondation Abbé Pierre, « pour les personnes sans domicile avant tout, mais aussi pour enrayer la désillusion ». Face au manque de logements sociaux, le rapport propose d’en construire 150.000. La Fondation appelle aussi à mieux encadrer les marchés de l’immobilier, pour faire baisser les prix. « Là où il a été appliqué, l’encadrement des loyers a commencé à faire ses preuves », peut-on lire dans le rapport. C’est le cas à Paris, Lille et Lyon, bientôt à Montpellier et Bordeaux. Et puis, il est rappelé que 12 millions de français vivent dans un logement mal isolé. Pour éradiquer les « passoires thermiques » en 10 ans, « le chantier de la rénovation des cinq millions de logements passoires thermiques doit constituer une priorité nationale ». Le rapport demande une multiplication par deux des aides publiques à la rénovation énergétique et du montant du chèque énergie, la fin des coupures d’électricité sans nuances,  mais aussi « un reste à charge nul ou minime après travaux » pour les personnes les plus pauvres. Le total des mesures est estimé à 10 milliards d’euros par an.

Dans l’après midi, les candidats de gauche à la présidentielle ont dans l’ensemble retenu les mêmes préconisations : 150 000 à 200 000 logements sociaux par an, encadrement des loyers, revenu minimal pour les jeunes, relèvement des aides  APL, rénovation des logements mal isolés sans reste à charge, imposition d’un taux de 25 à 30% de logements sociaux par commune, droit de réquisition des logements inoccupés, … La droite n’était représentée que par un représentant de Valérie Pécresse, qui insistait sur l’autonomie des maires sans encadrement des loyers et le refus des ghettos urbains. Et on attend les promesses du « candidat » Macron, pour avoir un débat de premier plan durant la campagne. Ce serait juste, car le poste Logement est le plus important (22%) du budget des 20% de ménages modestes en France.

Si vous voulez prendre connaissance du rapport de la Fondation Abbé Pierre : https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/26e-rapport-sur-letat-du-mal-logement-en-france-2021

Si vous souhaitez faire un don à la Fondation : https://don.fondation-abbe-pierre.fr/apreslarue/~mon-don?

Michel Rocher

COP 26 : L’ÉGLISE S’EST CONVERTIE A L’ÉCOLOGIE (novembre 2021)

Au moment où les dirigeants mondiaux se sont réunis à Glasgow pour la Cop 26, du 31 octobre au 12 novembre 2021, l’Église s’engage dans la lutte pour la transition écologique. Si ses rapports avec la nature n’ont pas toujours été simples, elle en fait désormais un impératif moral. Et tout s’accélère depuis l’encyclique Laudato Si publiée en 2015…
Les décideurs politiques doivent « de toute urgence fournir des réponses efficaces à la crise écologique et offrir un espoir concret aux futures générations », a rappelé le pape dans un appel aux membres de la Cop 26, diffusé sur la BBC vendredi 29 octobre. (…) François a souligné à nouveau la nécessité de « prendre des décisions radicales » afin de protéger notre « maison commune », et abandonner « l’isolationnisme et le protectionnisme » pour voir dans cette crise « une chance pour le changement, pour un véritable moment de conversion ». Après de longues années passées à structurer sa doctrine écologique, l’Église multiplie désormais les incitations à la transition auprès des dirigeants mondiaux, et entend bien faire peser le poids des deux milliards de chrétiens dans le monde.
Auparavant, le 4 octobre 2021, une quarantaine de responsables religieux et des scientifiques venus du monde entier se sont réunis autour du pape François pour faire entendre une nouvelle fois leurs voix en faveur du climat. Un appel commun a été signé, puis remis au président de la Cop 26, Alok Sharma. Ce texte exhorte les gouvernements à adopter des politiques respectant réellement « une trajectoire qui permette de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5° C ». (…)

L’Église se fait, depuis, moins timide dans la responsabilisation des acteurs qui participent au réchauffement climatique. Dans une vidéo s’adressant aux membres du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) début septembre 2021 à Marseille, le Vatican s’est fermement opposé au lancement en Ouganda d’un plan de construction de 400 puits de forage pétrolier, d’ici à 2025, par TotalEnergies. « Cette position claire sur les projets pétroliers n’existe que depuis peu de temps, explique la juriste du mouvement Laudato Si. Depuis quelques années seulement, les congrégations religieuses avancent avec l’idée que les énergies fossiles sont un problème moral ».
« Nos abus, notre guerre contre le climat affectent les plus pauvres d’entre nous », rappelait le pape François dans son discours « Foi et science : vers la Cop 26 », prononcé le 4 octobre 2021. (…) Soutenu par d’autres leaders religieux, dont le grand imam de l’université égyptienne d’al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, ou l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, François appelle dans son discours à « un pèlerinage vers une économie propre » et décarbonée. Le 1er septembre 2021, les responsables des Églises catholique, orthodoxe et anglicane signaient la première déclaration oecuménique sur la protection de l’environnement. « Nous appelons tout le monde, quelle que soit sa croyance ou sa vision du monde, à s’efforcer d’écouter le cri de la terre et des pauvres », presse la lettre.
La pétition catholique mondiale lancée par quelque 300 ONG début septembre 2021 et signée par le cardinal Peter Turkson, appelant les membres de l’UICN à « fixer un nouvel objectif pour la biodiversité afin de garantir la conservation de 50 % des terres et des eaux », au lieu de 30% actuellement, a été une énième démonstration de la pression qu’est prête à mettre l’Église dans le contexte de la Cop 26. (…)

Si ces réflexions sont toujours en construction au sein des instances religieuses, les communautés de croyants n’ont pas attendu leur feu vert pour se mobiliser. Depuis les années 1980, les ONG et associations de chrétiens, comme les pionniers Pax Christi ou Chrétiens unis pour la terre, ont lancé la réflexion. Dans les diocèses français, la transition s’organise, avec la création des Assises chrétiennes de l’écologie, qui ont donné lieu, en 2017, à la naissance du label oecuménique « Église verte ». Conçu comme « un outil à destination des paroisses et églises locales qui veulent s’engager pour le soin de la création », il est porté par la Conférence des évêques de France, la Fédération protestante de France et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. Il propose aux communautés locales de réaliser un diagnostic écologique de la paroisse, en matière d’architecture, de célébration et de style de vie, et de s’engager à progresser dans ces domaines. Environ 550 paroisses ont déjà reçu ce label.
À l’échelle mondiale, des réseaux interreligieux comme Greenfaith s’appuient sur la richesse de ces tissus associatifs confessionnels pour frapper à la porte des concernés. Les 17 et 18 octobre 2021, le réseau a coordonné plus de 500 actions simultanées contre les comportements et politiques « climaticides », dans une quarantaine de pays, dont le jeûne organisé devant le siège de TotalEnergies. « Le Vatican a réussi à organiser la déclaration interreligieuse sur le climat la plus importante qu’on ait vue » salue Martin Kopp, théologien et chargé de mobilisation à Greenfaith.(…)
Source : la Vie (2/11/2021)

LE RAPPORT SAUVE SUR LES ABUS SEXUELS DANS L’ÉGLISE (octobre 2021)

Le rapport Sauvé était attendu et redouté. Il présente sur 2.500 pages un tableau des abus sexuels commis au sein de l’Église en France par des prêtres et des religieux depuis 1970. Il analyse également la manière dont l’Église les a traités ou non et, enfin, formule une série de recommandations. Il est le fruit d’une commission dont l’immense travail est à saluer, en décryptant la rigueur de ses méthodes. 330 000 agressions, plus de 3.000 prêtres et religieux coupables (soit près de 3% des quelque 115.000 prêtres de la période 1950-2020) mais aussi beaucoup de laïcs au service de l’Église. Les chiffres sont glaçants, mais c’est une réalité douloureuse dont la publication a été voulue par l’Église.

La Conférence des évêques de France (CEF) et la Conférence des religieuses et religieux des instituts et congrégations (CORREF) ont annoncé en novembre 2018 la création d’une commission indépendante d’enquête sur les abus sexuels dans l’Église, la fameuse CIASE, et c’est Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat et président des Apprentis d’Auteuil, qui a été chargé de la présider.
Trois mois plus tard, il présentait les 21 membres désignés pour la composer, tous étant bénévoles. Elle a été composée sans aucune interférence, aucune directive ni aucun conseil des responsables de l’Église. Douze hommes, dix femmes, des juristes, des psychanalystes, des théologiens, des chrétiens, des athées… mais aucun prêtre ou religieux ni aucune victime ou membre d’association de victimes. Ni l’Église ni un quelconque institut n’a eu son mot à dire quant à la méthode de travail de la commission. La commission a disposé d’un mandat très large à la fois géographique sur tout le territoire métropolitain et ultramarin, temporel en investiguant sur une période de 70 ans, et personnel, qu’il s’agisse des auteurs des faits (clercs et religieux) et des victimes (mineurs et personnes vulnérables). Plusieurs experts, témoins et responsables, ont néanmoins été entendus en amont afin de l’aider à déterminer sa méthodologie. C’est de la parole des victimes qu’est partie l’étude.

La CIASE a lancé un vaste appel à témoignages, adossé à la plate-forme téléphonique d’aide aux victimes de la fédération France Victimes. Ces auditions ont donné lieu à des échanges difficiles, douloureux. Quelque 6500 témoignages, concernant au moins 3.000 victimes différentes, ont ainsi été entendus. Un peu plus de la moitié (1.600) ont par la suite accepté de remplir un questionnaire plus détaillé, questionnaires qui ont été étudiés par une équipe de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) pour une enquête qualitative. Puis par petits groupes de deux ou trois, les membres de la commission ont auditionné 250 victimes. La commission a aussi écrit, dans un premier temps, aux évêques et aux supérieurs des congrégations afin de s’appuyer sur leurs archives : nombre de prêtres et religieux mis en cause, périodes concernées, mesures prises par l’Église etc… Dans un second temps, des membres de la CIASE se sont déplacés dans environ un tiers des diocèses et une vingtaine de congrégations afin d’y opérer une analyse plus approfondie. Après l’analyse des mécanismes ayant permis qu’aient pu être commis des abus sexuels et que ces abus n’aient pas été traités de manière adéquate, la commission s’est attachée à évaluer la pertinence et l’efficacité des dispositions prises par l’Église catholique sur ce sujet. Une évaluation qui est, là encore, sans complaisance et sans concession. Enfin, une série de recommandations vient compléter le rapport avec, en tête, le concept de la justice « restaurative ». Les procédures canoniques et leur articulation avec les procédures civiles, la question de la responsabilité et de la réparation occupent une place importante.
Source : Aleteia (5 10 2021)

LOI SUR LA BIOÉTHIQUE

« Que s’ouvrent nos yeux ! » (janvier 2021)

Le projet de loi révisant la loi de bioéthique revient bientôt devant le Sénat, en deuxième lecture. Le Gouvernement voudrait le faire aboutir sans retard. Ce projet de loi entraîne des risques graves pour notre société en bouleversant l’ordre de la filiation humaine, en ouvrant de fait un droit à l’enfant au lieu de défendre les droits de l’enfant, et en organisant sur les embryons humains des recherches qui ne respectent pas leur intégrité et qui n’ont pas pour première visée leur santé, mais plutôt une amélioration des succès de la technique de procréation médicalement assistée.

N’assistons-nous pas à un aveuglement diffus sur la dignité de tout être humain qui vient gratuitement à l’existence et qui doit être accueilli fraternellement ? Les évêques de France, réunis en assemblée plénière, ont souhaité appeler tous les catholiques ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à se tourner vers Dieu en priant et en jeûnant pour Lui demander la grâce de nous ouvrir les yeux à tous et d’être ensemble des artisans du respect de tous les êtres humains dès leur conception.

La Conférence des évêques de France (CEF) publie ce document préparé par son Groupe bioéthique afin d’aider chacun à vivre entre janvier et début février quatre vendredis (15, 22, 29 janvier et 5 février) de jeûne et de prière. Cette démarche spirituelle pourra se vivre chacun chez soi, seul ou en famille, ou, si les normes sanitaires le permettent, en communauté.

L’EGLISE ET LES ABUS SEXUELS

Onze résolutions contre les abus sexuels

Réunis en assemblée plénière du 23 au 26 mars 2021, les évêques de France ont annoncé une série de onze résolutions afin de lutter contre la pédophilie et les abus sexuels au sein de l’Église catholique.
C’est une session dense qu’ont vécu les évêques de France rassemblés en assemblée plénière du 23 au 26 mars. La lutte contre la pédophilie et les abus sexuels au sein de l’Église a occupé une place centrale lors des échanges et réflexions et a donné lieu au vote de onze résolutions couvrant les champs de la responsabilité, la dimension mémorielle, la dimension financière, la prévention, l’accompagnement des auteurs mais aussi les moyens structurels de prise en charge.

Dans le détail, les évêques de France ont acté la création d’un « Conseil pour la prévention et la lutte contre la pédophilie » (C.P.L.J.) ainsi que d’un nouveau Service national chargé de la protection des mineurs, de la lutte contre la pédophilie, de la promotion de la vigilance et de la formation à la relation pastorale. Ces deux organes doivent permettre de faciliter le travail des différentes parties prenantes dans ces dossiers et d’accompagner au mieux les victimes. Les évêques de France ont voté la création d’un tribunal pénal canonique interdiocésain pour la France. Une instance qui sera constituée « à la lumière des normes de procédures pénales du Code de droit canonique et des instructions romaines sur ce sujet ». « Ce conseil est la résolution la plus importante », a souligné le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort.

Au-delà de l’écoute et la justice qui doit être rendue, les évêques de France se sont aussi penchés sur le versement d’une contribution financière. Pour le moment aucun montant n’a été communiqué. « Il ne s’agit pas d’une indemnisation (décidée par la justice ndlr) ou d’une réparation mais une contribution à la mesure de nos moyens à la reconstruction des victimes », a tenu à préciser Mgr Éric de Moulins-Beaufort. Le Denier de l’Église ne sera pas affecté à cet usage. En revanche, un fonds de dotation spécifique va être constitué pour financer ces mesures.

Parce que la mémoire est une dimension essentielle de l’homme, un lieu mémoriel, en hommage aux personnes victimes d’abus sexuels au sein de l’Église, va être créé. « L’installer à Lourdes a l’avantage que tous les diocèses s’y rendent, que de nombreux étrangers y viennent », a rappelé Mgr Éric de Moulins-Beaufort. Mais les choses ne sont pas encore arrêtées. Chaque diocèse a bien évidemment la possibilité d’installer un mémorial. Une journée de prière pour les personnes victimes de violences et agressions sexuelles a également été décidée. Elle sera désormais célébrée dans les diocèses de France chaque année le troisième dimanche de Carême. Les évêques ont également décidé collégialement d’adresser une lettre aux catholiques sur cette lutte contre la pédophilie afin d’expliquer les mesures décidées et engager l’ensemble du peuple de Dieu dans cette démarche de reconnaissance, de vigilance et de soutien aux personnes victimes.

Source : Aleteia (26/03/21 – Agnès Pinard Legry)

LOI CONFORTANT LES PRINCIPES DE LA RÉPUBLIQUE (SÉPARATISME)

3 février 2021

Sans dramatiser ses inquiétudes contre une loi qui ne « va pas empêcher l’Église de vivre », Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) a exprimé un sentiment : ce projet de loi « confortant le respect des principes de la République », donnerait, au fond, l’impression qu’il faudrait se méfier des « citoyens français croyants » et que les associations cultuelles doivent faire l’objet d’une « surveillance particulière ».
Auditionné par la commission des lois du Sénat mercredi 3 février, l’archevêque de Reims, a fait part, une nouvelle fois, des craintes de l’Église catholique sur ce projet visant à lutter contre le séparatisme. Une loi qu’il juge « essentiellement répressive », et dont l’esprit a évolué selon lui depuis la présentation qui en avait été faite aux responsables des cultes par le président Emmanuel Macron, fin septembre.

Séparatisme : les dangers du projet de loi. — Paroisse Saint-André en  Gavot-Léman

S’il dit comprendre la nécessité pour l’État de combattre certaines menées séparatistes ou encore de contrôler les financements des cultes en provenance de pays étrangers, le président de la CEF ne cache pas ses doutes : « Pour lutter contre une pincée d’islamistes, c’est l’ensemble des citoyens croyants de notre pays qui vont voir l’organisation de leurs églises et confessions alourdie et compliquée ». Il a notamment souligné « l’équilibre » trouvé dans « l’interprétation libérale » de loi de 1905.
Interrogé sur ses remèdes pour lutter alors contre le fanatisme religieux, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a défendu la « radicalité de la foi » en citant l’exemple de saint François d’Assise : « Ce n’est pas moins de religion mais plus de vraie religion, plutôt qu’une idée fantasmée entretenue facilement aujourd’hui sur Internet ».
La Croix (3/02/2021)