Il n’y a qu’un regard de foi, soutenu par l’Esprit Saint qui peut nous conduire à une telle conviction. Le regard matérialiste et sécularisé de notre société nous conduit plutôt à flatter toutes nos envies, à nourrir tous nos appétits et à considérer tout manque comme une injustice, une source de souffrance.
Cela voudrait-il dire que le Christ nous conduit sur un chemin de souffrance ? Qu’être disciple du Christ, c’est renier ce désir de bonheur et de vie qui nous habite ? Nous avons déjà fait l’expérience que le Christ est pour chacun de nous une source de paix, de joie, de bonheur
et de vie !
Pourtant le Christ est très clair dans l’Évangile – et nous avons des difficultés à garder ces paroles dans notre coeur :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. »
Matthieu 16, 24-2
« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent ».
Matthieu 7, 13-14
L’illusion est de croire que nous arriverons au bonheur en flattant nos appétits et en nous laissant conduire par eux. C’est « la grande porte et le large chemin » où beaucoup s’engouffrent ; les plus jeunes avec frénésie… Il y a un lent chemin d’éducation humaine et de
travail de l’Esprit Saint en nous qui doit passer par « un renoncement »
de nos appétits. Alors se développent des connexions avec notre intériorité… L’Esprit Saint peut alors agir et nous mettre dans la communion du Christ…
Nous découvrons alors – petit à petit – que nous entrons dans les attitudes du Christ, dans sa façon de sentir… C’est le début d’une vie nouvelle, libre de tout égoïsme et d’aimer davantage…
Guillaume Villatte, prêtre