La façon de parler des médias est très souvent binaire. Cela permet de poser les termes du débat et de situer les interlocuteurs. Il y a une apparence de clarté et c’est rapide ! Au sein de la vie sociale et politique, nous parlons de conservateurs et de progressistes.
Cela n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, il y a comme « un aplatissement » de la réalité, une simplification. Ensuite, les personnes sont conduites à être « étiquetées »… Enfin, cela favorise le conflit, les prises de position sous forme de rupture…
Humainement ce n’est pas bon ; cela n’aide pas à appréhender la vérité des faits, des relations, des personnes. Nous avons un cerveau droit et un cerveau gauche qui se complètent afin de cerner le réel à travers « la logique et le rationnel » et en se laissant éclairer par « l’intuition et les émotions ». De plus, nous faisons l’expérience personnelle et sociale qu’il n’est pas possible d’envisager sereinement l’avenir sans un enracinement assumé de son histoire et un certain équilibre dans le présent. La question ne se situe pas entre des tempéraments (des pensées) conservateurs et d’autres progressistes, mais sur la façon de tenir un juste équilibre.
Par rapport à Dieu, à l’Église et la vie de foi qui est la nôtre dans l’Esprit du Christ, c’est une erreur encore plus grave. « Le sens de la foi des fidèles » trouve sa juste expression dans un accueil reconnaissant d’une Tradition vivante qui, parce qu’elle est vivante, se laisse sans cesse renouveler par l’Esprit Saint. Jésus affirme : « que l’Esprit Saint nous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26) et un peu plus loin « Il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). C’est ce travail d’équilibre – comme pour la marche – que « les pères et mères » du synode sont appelés à chercher. C’est ce chemin que le pape nous invite à vivre dans notre quotidien et dans notre communauté chrétienne. Avançons avec audace et confiance ;
Dieu nous guidera !
Guillaume Villatte, prêtre