Posted by on 7 novembre 2021

C’est une rude semaine que nos évêques viennent de passer à Lourdes ! Analyser, et commencer à prendre des décisions importantes pour faire face à la crise des crimes et abus sexuels dans l’Église en France. Chaque baptisé espère et attend, les communautés chrétiennes avec leurs prêtres attendent… De nombreuses personnes de la société civile attendent… Mais surtout les victimes attendent avec appréhension et espérance.

Au moment où je vous écris, il n’est pas possible de savoir ce que seront les décisions de nos évêques ! Nous savons qu’au cœur de ces décisions, ce sont les victimes et leurs souffrances qui orienteront la façon dont nos évêques échangeront et prendront leurs décisions.
Dans les médias, nombreuses sont les prises de parole de frères et sœurs chrétiens – catholiques ou non – mais aussi
de diverses associations. C’est dire l’importance de la crise, l’attente de réponses bien ajustées. Pour autant, il est important de raison garder ! Il est important de comprendre qu’il faudra du temps pour répondre en profondeur à ce qui a permis une telle crise. Ce temps, cette durée est la garantie d’une vraie conversion et transformation des mentalités et de la façon d’être, de gouverner. Transformation qui ne peut être uniquement celle des évêques, des prêtres, des responsables pastoraux. Comment pourraient-ils changer en profondeur si l’ensemble des communautés chrétiennes, des congrégations religieuses… si l’ensemble des baptisés ne changent pas eux aussi ?

De nombreux évêques, prêtres et responsables pastoraux aspirent réellement à une collaboration plus large et plus profonde avec les membres des communautés chrétiennes. Mais il n’est pas si facile de trouver suffisamment de personnes qui veuillent se former, s’engager et mûrir leur vie chrétienne ! En devenant une minorité, il nous faut réapprendre que l’Église, la communauté chrétienne a besoin que chacun de ses membres se sente responsable de sa vie, de sa vitalité. Cela ne veut pas dire que tous doivent s’engager à l’intérieur de l’Église, mais bien, que tous veillent à la fécondité de la communauté et au bien de ses membres actifs. Trop souvent, chacun est bien content que quelqu’un ait une mission, puis on se désintéresse un peu de ce que vit cette personne, de la façon dont la mission est source de joie, de difficulté… Le manque d’humanité commence à ce niveau !

Peut-être aussi faudra-t-il « mettre la main dans la bourse » pour financer quelques postes bien rémunérés pour des laïcs qui pourront alors donner toutes leurs capacités et exercer des responsabilités plus larges. Cela supposera aussi une formation universitaire. Nos communautés chrétiennes ont tout à y gagner !
Ce qui est certain c’est que le contenu de la foi, de ce que nous croyons de l’Église et des ministères ordonnés ne pourra pas changer. La façon de les vivre, de les mettre en œuvre oui, et ce ne sera pas la première fois dans l’histoire de notre Église ! Restons dans l’Espérance, soyons disponibles à changer de mentalités et de façons de faire. Restons fermes et fidèles, confiants qu’à travers cette épreuve dramatique le Seigneur nous conduit vers une renaissance. Il est notre pasteur, nous sommes son Église ! Ce sont son honneur et son œuvre de salut qui sont en jeu !

Guillaume Villatte, prêtre
Curé de la paroisse du Plessis-Bouchard et de Franconville gare