Posted by on 16 janvier 2022

par le pape Benoit XVI, le 2 mars 2011

Né en 1567 dans une région frontalière de France, il était le fils du Seigneur de Boissy, antique et noble famille de Savoie… Sa formation fut très complète. Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance, comme un véritable drame spirituel, les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant plusieurs
semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir. Au comble de l’épreuve, il se rendit dans l’église des dominicains à Paris, ouvrit son coeur et pria ainsi :
« Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard… toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (…), j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges… Ô Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants » (I Proc. Canon., vol. I, art. 4).

François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu… Ainsi, il trouva la
paix… il aimait Dieu simplement, il s’abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie qui transparaîtra dans son oeuvre principale : le Traité de l’amour de Dieu.
Évêque d’un diocèse pauvre et tourmenté, dans un paysage de montagnes dont il connaissait aussi bien la dureté que la beauté, il écrivit: « [Dieu] je l’ai rencontré dans toute sa douceur et sa délicatesse dans nos plus hautes et rudes montagnes, où de nombreuses âmes simples l’aimaient et l’adoraient en toute vérité et sincérité ; et les chevreuils
et les chamois sautillaient ici et là entre les glaciers terrifiants pour chanter ses louanges »

(Lettre à la Mère de Chantal, octobre 1606, in Oeuvres, éd. Mackey,t. XIII, p. 223).
Guillaume Villatte, prêtre