Oui, ce fut un succès. Par une belle journée ensoleillée et fériée, plus de 60 membres de notre communauté, conduits par le père Augustin, se sont retrouvés à l’église Saint-François puis à la gare, en partance pour Argenteuil. En ce 1er mai férié, les familles étaient les bienvenues et quelques enfants ont en effet accompli le voyage.
C’était un pèlerinage mais, dans les rues d’Argenteuil et dans la basilique, les foules affluaient. Nombreux étaient les groupes paroissiaux que nous avons croisés : ceux d’Eaubonne, de Méry-sur-Oise, de Sartrouville et d’ailleurs. Arrivés dans la basilique après une attente supérieure à 30 min, les pèlerins étaient conduits devant la relique de la Sainte Tunique mais sans possibilité de s’attarder, car le flux était continu. C’est après ce court passage que nous pouvions nous recueillir en nous asseyant dans la nef ou devant le site du reliquaire illuminé de votives. De temps en temps, des prières et chapelets étaient proposés aux fidèles et certains pouvaient aussi se confesser.
Il était troublant et tellement rassurant que ce rendez-vous rare de la piété populaire, cher au défunt pape François, rassemble tant de pèlerins de tous âges, de toute condition, de toute couleur et, parfois même, de religions diverses. Et puis tant de bénévoles aux chasubles rouges se mettent à la portée et au service des visiteurs que l’on se sent tout de suite accueilli, bienvenu. Depuis le début de l’ostension, la basilique Saint-Denys d’Argenteuil n’a rien à envier à la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’immense maître autel drapé de rouge constitue un écrin qui met en valeur la relique de la Sainte Tunique. Et le passage incessant des pèlerins devant elle n’est pas sans rappeler celui des croyants venus honorer la Sainte Couronne d’épines à Notre-Dame durant la Semaine Sainte.
Comme l’a écrit monseigneur Lalanne lors de l’annonce de l’ostension : « Cet événement est majeur dans l’agenda du chrétien. Le public sera invité à une expérience authentique de découverte de ce vêtement unique, véritable « relique du Chemin de Croix », objet de méditation spirituelle sur les souffrances du Christ et trésor inestimable du patrimoine religieux français. Elle est l’occasion pour tous, quelle que soit sa foi, d’un cheminement vers le mystère de la foi et d’un rassemblement universel qui manifestera l’unité de l’Église avec son sauveur ».
Sur le site Internet de la Sainte Tunique, ce propos est complété par un rappel à l’essentiel que nous pouvons partager, même si des doutes subsistent sur l’authenticité de la relique.
« Des recherches scientifiques ont été menées autour de l’authenticité de la Sainte Tunique. D’autres seront encore menées et elles sont tout à fait légitimes et instructives. Les travaux des historiens et des différentes disciplines scientifiques se conjuguent pour réfléchir, analyser… Mais ce n’est pas là l’essentiel. Notre foi chrétienne ne repose pas sur l’authenticité de la Sainte Tunique. Celle-ci n’est pas de l’ordre du dogme, même si elle représente un appui solide pour notre foi car il est important d’avoir des attestations et des traces. L’essentiel, c’est que cette « icône » nous invite à entrer dans une démarche de foi, à la suite du Christ.
Tout ce que nous allons vivre dans la dynamique de l’ostension, avec des personnes qui viendront de tous les horizons, est bien à considérer dans ce but : partager l’essentiel de la foi. Nous vivons souvent en surface, sans avoir l’occasion de nous arrêter et de faire silence. Si l’ostension est l’occasion privilégiée pour chacun d’aller au coeur de la foi chrétienne, le challenge sera gagné ! Non pas gagné simplement pour trois semaines mais pour que, dans l’avenir, nous mettions toujours plus nos pas dans ceux du Christ. Il est celui qui porte nos souffrances, nos difficultés et nos épreuves. L’ostension ne doit pas simplement être un événement réussi : elle doit être un événement porteur de sens et de dynamisme pour nous apprendre à mieux vivre fraternellement, tournés vers le Christ ».
Lorsque nous avons repris le train du retour au Plessis-Bouchard, certains étaient émus, d’autres remplis de gratitude et tous, avec l’envie de se rassembler plus souvent en communauté, comme lors du récent chemin de croix à travers la ville.
Michel