« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : « Déracine-toi et va te planter dans la mer », et il vous aurait obéi » (Lc 17,6), dit Jésus à ses Apôtres. À première vue, la réponse de Jésus paraît tout bonnement déconcertante. De fait, on ne peut que se dire : « ce qu’il nous dit est impossible à vivre ». Il donne l’impression que la foi est quelque chose ’inabordable. Si elle ne repose que sur les forces humaines, oui, effectivement, cela est impossible. Or, la foi est un don de Dieu, qui m’entraîne à poser des actes de foi qui ne sont jamais vécus sans la grâce, car il est impossible de poser des actes de foi sans être habité par la grâce.
Aussi, quand Jésus dit à ses Apôtres : « Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17,10), il ne nie pas leur action pour la rabaisser, de sorte qu’elle ne compte pour rien. Non, il veut dire que toute action portée par la foi est la traduction de la grâce agissante du Seigneur, de sorte que c’est Jésus qui combat en eux, c’est Jésus qui réalise son oeuvre en eux, c’est à Dieu qu’en revient tout le mérite. Celui de l’homme est simplement d’avoir été celui qui, docilement, a laissé le Seigneur agir en lui.
N’oublions pas, ce n’est pas l’homme qui se sanctifie, c’est Dieu qui sanctifie l’homme et c’est à lui seul qu’en revient tout le mérite, d’où la parole de Jésus que nous sommes amenés à faire nôtre : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17,10). Pour autant, il ne faut pas en tirer la conclusion : « À quoi bon faire sa volonté, si nous n’avons aucun mérite ? » Au contraire, nous sommes invités à nous dire : « Merci Seigneur de venir à notre secours et de nous sanctifier, d’agir en nous, de sorte que ton oeuvre de salut s’opère en nous ».
Autrement dit, c’est le cri d’un « Deo gratias » qui doit jaillir de notre coeur, comme le fit avec ses mots notre mère du ciel, la Vierge Marie :
« Le Seigneur fit pour moi des merveilles ; saint est son nom ! » (Lc 1,49). Elle n’a jamais revendiqué quoi que ce soit qui la démarque de son Dieu, au contraire, elle montre que tout ce qu’elle désire et veut n’est autre que ce que Dieu désire et veut. N’hésitons pas à nous tourner
vers Marie pour trouver la joie de servir comme de « simples serviteurs ». Que la Vierge Marie intercède pour nous en ce mois d’octobre. Venons vers elle en récitant régulièrement le chapelet, personnellement ou en église. Paix à vous !
Père Augustin, curé de la paroisse