Le samedi 10 mai, nous sommes tous partis à Argenteuil pour aller nous recueillir devant la relique de la tunique que portait le Christ avant d’être crucifié. Elle aurait été tissée par sa mère, la Vierge Marie, en une seule pièce. Son tissu brun foncé est contemporain des tissus orientaux des premiers siècles de l’ère chrétienne. Cette tunique en laine, désormais abîmée et incomplète, aurait été offerte par Charlemagne à l’abbaye d’Argenteuil, en l’an 803. Selon la légende, la tunique aurait été achetée par Ponce Pilate qui l’aurait revendue à des chrétiens. L’apôtre Pierre en aurait été le dépositaire puis, chassé de Jérusalem, l’aurait emportée avec lui à Jaffa où il se réfugie chez le juif Simon. Toujours selon la légende, elle est retrouvée vers 327 ou 328 par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. Puis elle aurait été conservée près de Constantinople, jusqu’au VIIIe siècle. En l’an 800, l’impératrice de Byzance, Irène, l’aurait offerte comme cadeau diplomatique à Charlemagne lors de son sacre comme empereur d’Occident. Ce dernier l’aurait donnée en garde, probablement en 803, au monastère de l’Humilité-de-Notre-Dame d’Argenteuil dont sa fille Théodrade était prieure. En 850, les Normands pillent le hameau d’Argenteuil et l’abbatiale. Avant leur arrivée, la tunique aurait été cachée dans un mur du prieuré. En 1003, l’abbaye est reconstruite. La relique et son coffret auraient été retrouvés, peut-être en 1152 ou 1154, par des moines bénédictins de Saint-Denis dans un mur de l’église abbatiale ou, selon une autre version, dans des caves oubliées sous l’abbaye alors qu’ils entamaient des travaux dans l’église.
Nous sommes arrivés à 13 h 30, les uns après les autres. Ensemble, nous nous sommes dirigés vers la basilique, les moins handicapés, poussant ceux qui étaient en fauteuil. Puis, nous sommes entrés dans la basilique et avons été accueillis par des bénévoles qui nous ont installés. Nous nous sommes recueillis pour méditer devant la tunique de Jésus qui a souffert jusqu’à mourir pour nous sauver, nous pécheurs. Le Christ est mort il y a deux mille ans mais l’Église est toujours là et nous prions afin de porter la paix dans le monde, la paix de Celui qui a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».
Devant cette tunique, nous nous sentions en communion, les uns avec les autres.
Après ce petit pèlerinage, nous avons terminé la rencontre dans un bar à quelques mètres de la basilique, où jeunes et moins jeunes, nous avons bu des cafés, des diabolos fraise, des panachés et nous avons mangé des crêpes ou des glaces, assis dans des canapés très confortables. Nous voulions continuer à être ensemble et goûter la douceur et la chaleur de notre fraternité. Le soleil était au rendez-vous. Ce fut une très belle journée.
Les différents véhicules du Personnes à Mobilité Réduite (PAM) ont récupéré chaque groupe devant le bar et nous avons pu nous dire « Au revoir » tranquillement en nous souhaitant d’être toujours avec le Christ et, en union de prière, jusqu’à notre prochaine rencontre, au mois de juin.
Marie-Hélène Rocher