Posted by on 27 mai 2025

C’est le dernier repas avec ses apôtres, le pain a été partagé, le vin est bu, la parole s’accomplit et les apôtres vont se retrouver seuls. Jésus le sait et il va à l’essentiel, un peu comme les parents donnent les dernières recommandations à leurs enfants qui vont se retrouver seuls pour la première fois. L’absence est toujours un temps difficile, le temps des questions et des incertitudes. À la mort de Jésus, les premiers chrétiens vont se sentir trahis et délaissés, il leur faut beaucoup de temps pour se retrouver seuls.
Jésus, avant de partir, leur laisse un seul conseil. Pas de consigne pratique concernant l’organisation de la communauté qui deviendra l’Église, mais une seule directive : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). C’est donc sur cela que doit s’appuyer notre foi. L’usage du verbe « aimer » est infini dans la langue française. On aime sa famille, ses amis ; mais on aime aussi Pierre, Paul, Marie-Madeleine, Marthe et Luc ; on aime le sport ou la littérature, le poisson et le chocolat. Mais aimer comme Jésus nous aime, qu’est-ce que cela signifie ?
Cela est bien plus exigeant, il s’agit d’un vouloir profond de s’aider mutuellement à vivre. Le respect est important mais il faut passer du respect à la bienveillance ; il s’agit de s’oublier soi-même pour aider un autre à s’accomplir, à devenir libre. Il nous faut réussir à aimer l’autre tel qu’il est, différent de nous. Il s’agit d’être solidaire dans le respect de l’autre. Pour faire advenir un monde meilleur, un monde de justice et de paix, il faut y mettre le prix, comme Jésus l’a fait avant nous. Le départ de Jésus creuse une absence qui est aussi un appel, c’est à nous maintenant d’agir si nous voulons être ses disciples ; il nous convient de le faire à notre échelle : famille, communauté, Église, cité ; il s’agit de donner de soi, de son temps, de sa vie, de son amour aussi.
Nous pouvons épouser ces belles paroles du pape François pour illustrer ce commandement nouveau de notre Seigneur : « Le bonheur est toujours une rencontre, les autres sont une occasion concrète pour rencontrer le Christ lui-même. À notre époque, l’évangélisation sera possible par contagion de joie et d’espérance.
La tendresse n’est rien d’autre que cela : c’est l’amour qui se fait proche et concret ; c’est utiliser ses yeux pour voir l’autre, utiliser ses oreilles pour entendre l’autre, pour écouter le cri des petits, des pauvres, de celles et ceux qui redoutent l’avenir… Après le regard, après l’écoute, il n’y a pas la parole, il y a l’action » (Pape François, Espère).
Aimons-nous vivants. Paix à vous !

Père Augustin, curé de la paroisse